SILOS DE LA DENDRE – URBANISATION

Durée 2012
Localisation 7800 ATH
Programme Développement urbanistique
Maître d'ouvrage Thomas&Piron
Architecture H&V Architecture
Surface 20.000 m²
Statut Appel d'offre ouvert - non remporté

MÉMOIRE

Dans un passé encore récent, le site des silos de la Dendre a continué à signifier dans l’image collective des athois un lieu d’activités industrielles fort dessiné par et inscrit dans un faubourg de Mons très lié au canal Ath Blaton, au rail et à la Chaussée pénétrante venant de Mons. En effet, le contexte a connu jusqu’aux années 50, une activité sucrière florissante pour ensuite subir pollution et désaffection.  Il nous laisse néanmoins en héritage industriel un somptueux élancement tout de briques et béton sous les traits du bâtiment dit de la Sucrerie. Plus historiquement, il faut noter que cette situation de faubourg nous renvoie à des époques aux préoccupations plus guerrières puisque bien avant les limites précitées, le faubourg fut plus défini par les tracés de fortifications successives, françaises d’abord, hollandaises ensuite, avant leur démantèlement milieu du XIXè pour laisser place au réseau ferroviaire et préfigurer l’établissement du canal tel que la carte Vandermaelen nous le montre notamment.

DIAGNOSTIC

Aujourd’hui, chargé de cette mémoire, le site questionne les enjeux pour le futur d’un quartier qui, dans le développement urbanistique d’Ath, interpelle par ses capacités d’accueil, de mobilité et d’articulation de nouveaux programmes précisément « entre la ville et son faubourg ».
Un premier regard MACRO permet d’entrevoir une série d’opportunités mais aussi de dysfonctionnements liés  à l’échelle du faubourg. Ainsi :
– La chaussée irrigue l’accès majeur au centre-ville par le SUD, ce qui est synonyme de trafic dense mais place aussi en visibilité le site du parking dit des locomotives en tant que plateforme d’échange liée à la gare et le rend apte à supporter une programmation de type services en proue OUEST.
– Dans l’envers et le quotidien des heures de pointe, la rue de la Sucrerie et le quai de l’Entrepôt qui nous concernent particulièrement servent de bypass.  Ces flux seront à domestiquer au profit du bien-être qu’un rivage devrait procurer.
– Au NORD, le faisceau rails-canal renvoie à la question des franchissements que pose ce type de césure à l’urbanité ou comment améliorer : les parcours des navetteurs ; ceux des nombreuses populations étudiantes traversant ces lieux, qu’elles viennent des institutions installées au centre-ville ou de celles qui résident plus au sud, rue Paul Pastur; ceux aussi des habitants dans leurs déplacements quotidiens vers les services et la relation qu’ils entretiennent avec le bord de l’eau.
– En terme de tissu, coté silos, le parcellaire aligné sur la chaussée attend une relation de quartier: lancer des pistes de cohabitation heureuse serait souhaitable ; coté Sequoia et chemin du vieux Ath, les fragments privatifs sont plus décousus, voire autistes, et forment un obstacle: les remanier à des fins de clarification serait bienvenu.

OBJECTIFS

A la convergence de ces constats et de ces héritages, une réflexion plus MICRO peut cette fois s’ancrer à l’échelle du site que nous considérerons comme un seul masterplan global tant les détourages S1-S2 et S3 nous semblent indissociables dans l’idée d‘installer un grand paysage au fil du canal, entre locomotives et sequoia.
En ce sens, intentions architecturales et paysagères sont ici proposées corps à corps. Dans une continuité raisonnée d’échelles et de typologies, elles formeront l’écriture d’une programmation durable en poursuivant les objectifs majeurs suivants :
– Asseoir une structure verte volontaire procurant le sentiment d’habiter autrement UN NOUVEAU PAYSAGE URBAIN ATHOIS.
– Prioriser les mobilités lentes par rapport aux flux actuels afin de générer une DOUCEUR de vivre propres aux lieux liés à l’eau.
– Faire choix d’une ouverture spatiale offrant des espaces publics larges et variés, incitant au PARTAGE, garant de bien-être et de mixité sociale.

ESPACE PUBLIC

L’impulsion serait tout d’abord celle d’un grand parc comme moteur de renouvellement, dans lequel s’intégrerait la programmation d’un centre aquatique sous une forme englobante, immergée voire dissimulée dans le végétal pour ne s’entrouvrir que coté eau.  Autour de ce focus, des ondulations paysagères engloutissent visuellement une vaste aire de parkings au service des activités du faubourg.  Le parc n’a de limites que celle de l’eau et court jusqu’au domaine du Sequoia comme une articulation. Proposant plutôt le contournement, il s’impose à la rue de la Sucrerie et au quai de l’Entrepôt qui, adoucis, trouvent là un nouveau statut d’espace partagé. Cette structuration, verte et ouverte, oriente clairement la composition quasi topographique qui servira d’assise au nouvel habitat.  Les besoins en parkings y sont intégrés à discrétion sous des versants végétalisés qui ne sont pas sans rappeler certains contreforts historiques. On y pénètre par le quai et en ressort rue de la Sucrerie.
Sur cette base, en continuité du parc et du quai, le projet prend soin à déposer une série d’espaces publics qui qualifient et différencient le non bâti. Entièrement accessibles et parcourables par les mobilités les plus lentes, le jardin des remparts, le parvis et les potagers s’enchaînent l’un à l’autre le long de multiples parcours permettant la traversée libre du quartier.  Tous mènent à un espace majeur déroulé en correspondance à l’emblématique bâtiment de la Sucrerie : il pourrait s’agir là de la place du Faubourg, proposée en complémentarité au parc.
Coté intra-ilot, au-delà de la stricte limite de droit, impliquer la mosaïque des privés dans une démarche de mutualisation d’accès et d’espaces partagés pourraient être une belle attitude de cohabitation réussie, notamment dans la gestion des arrières de parcelles et un accès plus doux pour l’école primaire voisine St-François.

TYPOLOGIE

Ces réflexions d’ouverture et de valorisation de l’environnement partagé guident également une démarche architecturale à la recherche d’une autre manière d’habiter en ville.  Pratiquement en ilots ouverts, dans un gabarit moyen R+3+P, en accord avec l’échelle de la Sucrerie et ses premiers accompagnements neufs ou rénovés, lui faisant écho ponctuellement à l’angle sur parc mais sans jamais vouloir la dépasser, plus modeste a contrario à l’angle opposé par souci d’harmonie avec ses voisins sur quai, une typologie offre la part belle aux espaces privatifs extérieurs comme autant de continuités verticales du sol paysager et préfigure un quartier novateur en matière d’habiter ATH.  Les volumétries neuves dédiées à +/-205 logements sont à lire comme la composition de rez de jardins privatifs, de niveaux médians tous en terrasses et d’une coiffe en village de penthouses dont les positions et silhouettes personnalisées renvoient à l’image de toitures réellement habitées.